Il y a quelques jours, j’ai eu la joie et le privilège d’assister à la victoire finale des Raptors de Toronto sur Golden State. Au-delà des émotions nombreuses et fortes que cette campagne a générées, je me suis rendu compte qu’elle a aussi été porteuse de plusieurs enseignements.
Ne pas avoir peur de ses ambitions
Quelques secondes après la victoire dramatique sur les 76ers de Philadelphie, le président du club, Masai Ujiri, déclarait au micro du journaliste qui l’interviewait qu’ils (les Raptors) étaient certes contents de ce qu’ils avaient fait, mais n’étaient pas satisfaits. Au point de presque promettre gagner la finale contre Golden State!
À ce moment-là, je me suis demandé: “Mais que fait-il?” Il a le droit de le souhaiter, de le penser. Mais prendre cette forme d’engagement, devant le monde entier, c’est peut-être mettre bien trop de pression sur une équipe qui, l’année d’avant encore, semblait s’effondrer devant des attentes placées en elles, bien que légitimes.
Mais non! Deux semaines plus tard, avec du recul, je réalise que c’est ce qu’il fallait faire. C’est ce qu’il faut faire. Pas seulement parce qu’ils ont finalement gagné. Non. C’est ce qu’il faut faire tout le temps. Avoir de l’ambition, et ne pas en avoir honte.
Il est important de ne pas confondre avoir de l’ambition, ne pas en avoir honte, et être prétentieux. La ligne est souvent fine toutefois. Mais en gros, il ne faut pas avoir peur d’être grand. Il ne faut pas craindre les grandes victoires. Ni les adversités qui bien souvent, viennent avec.
Déclarer ce que l’on veut obtenir. Y croire. Travailler pour.
Dans une des scènes rapportées par l’entraîneur en Chef, Nick Nurse, on apprend qu’au moment où les dinosaures se rendaient dans le fief des Warriors, le Coach demandait à ses joueurs de gagner juste un des deux matches. Mais Kawhi, lui, a plutôt choisi d’avoir comme objectif de remporter les 2 matches à l’extérieur. Et c’est ce qu’ils ont fait.
Si le faire relève de l’exploit, c’est à mon avis le fait de d’abord le déclarer, y croire, et travailler pour qui a fait la grosse différence. En effet, dans de nombreux cas de figure, voici ce qui aurait été l’approche:
- Juste remporter un des deux matches.
- Essayer d’en gagner un, puis voir ce qui arrivera par la suite.
- Faire de son mieux.
- Etc.
Non! Même si ces objectifs n’ont rien de mauvais ou honteux en soi, ils sont limités et limitants par nature. Non. Au contraire, il faut exprimer ce que l’on veut, ce que l’on est, ce que l’on veut être. Puis y croire, et travailler pour.
Ne pas se contenter des miettes
C’est un peu dans la suite du 1er point, ne pas avoir peur d’avoir des ambitions.
Certaines situations sont positives, et même parfois enviables par plusieurs autres. Pensez-y : Les Raptors, champions de leur conférence pour la 1ère fois depuis le début de leur histoire, plusieurs années après s’être brisés à chaque fois le nez en 1/2 finale. C’est bien, vraiment bien. Plusieurs (y compris moi) y auraient vu une forme d’accomplissement. Mais non, ce ne fut le cas ni du Président Masai Ujiri, ni du Capitaine Kyle Lowry, ni de la superstar en puissance, Kawhi Leonard non plus. Heureusement pour nous d’ailleurs.
Être capable de viser mieux que ce que l’on a jadis été ou fait c’est bien. Mais parfois, ce n’est pas assez. Tant qu’il y a de la marge pour évoluer, pour avancer, il ne faut pas s’en priver, toujours dans un esprit de respect et d’humilité, car il n,est pas question de faire l’apologie du mépris ou de l’arrogance.
Laisser les statistiques aux historiens.
En cette époque de Big Data et d’Intelligence Artificielle, les chiffres et autres données en tout genre sont glorifiées. Les statistiques deviennent parfois les principales et uniques sources de motivation ou de décision.
Nous n’avons pas vraiment de problème avec cela. Cependant, il est important de se souvenir de quelque chose : les statistiques sont des définitions ou explications du passé. Elles ne constituent pas nécessairement des prédictions de l’avenir.
Alors oui, si les données sont recueillies et analysées correctement, il se peut que certaines statistiques nous donnent les tendances et directions du futur. Cependant, si cela peut bien marcher avec des choses ou phénomènes fixes, c’est parfois une autre histoire lorsqu’il s’agit d’êtres humains, puisque grâce à leurs choix et décisions, ils ont la possibilité de changer le cours de beaucoup de choses.
Être conscient de soi. Ne pas toujours écouter les autres.
Même comme depuis plusieurs années Toronto a su se retrouver à la tête de la Conférence Est, bien qu’à plusieurs reprises ils ont eu les atouts pour gêner les meilleures équipes, malgré le fait que sur leur route ils sont à chaque fois venus à bout d’adversaires potentiellement mieux équipés qu’elle, personne, ou presque (hormis les fans finis) ne croyaient en leurs chances de vaincre Golden State. Les plus amicaux se disaient que même s’ils en avaient le talent, la fatigue causée par tous ces combats épiques les rattraperaient et empêcheraient de remporter la lutte finale. Même les meilleurs analystes NBA ne voyaient pas cela se réaliser, même lorsque Toronto menait 3-1!
Les gens auront toujours des avis. C’est leur droit le plus absolu. Le plus important est de rester concentré sur soi, de connaître ses forces, ses faiblesses. Et de travailler chaque jour pour s’améliorer. Qu’on gagne ou qu’on perde, les gens auront toujours leur avis.
Saisir chaque opportunité
Certains pourront dire que si Toronto a finalement gagné, c’est parce qu’ils ont été chanceux, ont rencontré des équipes diminuées, etc.
Mais que voulez-vous? Ce n’est pas de leur faute si certains joueurs adverses se sont blessés ou ont été absents. Par contre, cela aurait été de leur faute si, malgré ces conditions “favorables”, ils n’étaient pas parvenus à en profiter.
La vie a son lot de surprises pouvant sembler tantôt curieuses, tantôt injustes, heureuses pour les uns, et malheureuses pour les autres.
Toutefois, il revient à chacun de faire la meilleure gestion possible de ces événements, positifs ou négatifs, afin d’en retirer, à court, moyen ou long terme, des bénéfices. Sur cette campagne, les Raptors l’ont fait. Et c’est à leur honneur, car tout le monde n’en est pas nécessairement capable.
Merci aux Raptors. Nous ne savons pas de quoi sera fait l’avenir, le leur en particulier. Mais le récent passé qu’il nous ont fait vivre nous a bien enthousiasmés 🙂